mardi 1 décembre 2015

Escapade Alsacienne


 
Le thème cette année dans Kaysersberg était "la crèche cachée". Il y avait des crèches de partout et de toutes sortes.

 
Depuis le temps que je rabâchais mes souvenirs des marchés de Noël alsaciens de mon enfance à mon Jules de mari, nous avons enfin pu nous y rendre. Et en même temps nous avons cassé les pieds à la frangine qui réside dans cette belle région.

Une journée de voyage tout de même pour remonter la vallée du Rhône et la traversée du Jura, en laissant le soleil derrière nous, après Vienne. 
Mais les beaux paysages hivernaux durant notre traversée du Jura m'ont fait oublier les journées ensoleillées de mon midi.
En arrivant sur place, une fois la nuit tombée, nous étions déjà dans l'ambiance grâce aux nombreuses maisons ou jardins illuminés. Mon appareil photo a décidé de me faire rater toutes les photos que j'ai prises de la déco de Noël que ma sœur avait installé exprès pour moi. 
 
Un florilège de pochons et leur contenant. ce dernier avec une déco de technique des serviettes collées

Le temps de l'avent allait débuter j'ai offert à ma sœur et à son fils, un calendrier de l'avent "DIY". Je leur ai fabriqué des petits pochons, avec des motifs peints, brodés, ou en appliqué. 
Chaque pochon contient une petite bricole. Les pochons avec le chiffre pair du jour pour ma sœur, les impairs pour le jeune homme. Bien entendu les petits cadeaux sont en adéquation.

 
Voilà la panoplie, sur mon bureau de bricoleuse

Et comme ma sœur va ouvrir début mars une boutique pour des vêtements seconde main pour grandes tailles et vêtements de cérémonie femme et homme elle a reçu la panoplie de la parfaite commerçante sérieuse, en appliqué et brodé. 

Mes bricolages m'ont mangé une bonne partie du temps disponible du mois d'octobre, c'est une des raisons pour laquelle on m'entendait moins sur la toile.

Le lendemain matin, réveil avec une pellicule de neige dans le jardin de ma sœur ainsi que sur les toits, et un thermomètre qui flirtait avec le 0° C. 

Nous sommes partis vers Colmar pour aller flâner dans les rues et sur les 5 places où se trouvaient les marchés de Noël. Je dois avouer que le fait de disperser les baraques dans divers endroits de la ville, a rendu la déambulation agréable car de temps en temps on sortait de la foule. Bien entendu on trouvait de tout dans les baraques, je dois avouer que les organisateurs ont fait quelque peu le ménage dans les produits proposés et même si les objets sont fabriqués de l'autre côté de la planète au moins ils avaient l'allure alsacienne. On en trouvait pour toutes les bourses et pour tous les goûts. Les façades des magasins étaient pour leur grande partie décorés ainsi que le canal qui a bénéficié d'une attention toute particulière avec des ours polaires et des structures en bois sur lesquels il y avait des arrangements sympathiques qui ont retenu toute mon attention. Pas de photos, car j'ai tout simplement laissé mon appareil sur la table de la cuisine chez ma sœur, tellement j'étais impatiente d'aller prendre une bouffée de nostalgie.

Nous nous sommes régalés et empiffrés de marrons chauds et de bretzels. Pas de vin chaud, notre charrette automobile ne nous permettant pas cette fantaisie. 


Une belle façade décorée à Kaysersberg

Le lendemain nous avons réitéré la chose dans le petit bourg de Kaysersberg, cette fois-ci avec mon appareil photo. Ci-dessous quelques souvenirs photographiques. Ici moins de baraques en bois, par contre toutes les maisons, presque sans exception, pavoisaient aux couleurs traditionnelles de Noël et les magasins avaient tous leur déco en vitrine et à l'intérieur. Comme c'est un des plus beaux villages d'Alsace il y avait énormément de monde: des Français, des Allemands et des Suisses,même quelques groupes d'Italiens ou d'asiatiques. Une vraie tour de Babel. 
Dans l’Église de Kaysersberg il y avait un mannequin habillé en St Nicolas (fête des enfants le 6 décembre) avec son âne et le Père Fouettard.
Ils feront un tour dans le village pour la soirée du 6 décembre et iront distribuer leurs friandises aux enfants sages.


Père Noël a du mal à grimper, je ne sais pas s'il va arriver jusqu'à la cheminée


Encore une façade de toute beauté

La maison ,la façade, l’intérieur du magasin, le tout avec des champignons "amanites" : de très bonnes idées à piocher !

Je n'ai pas fait de folies, les décorations que je possède me suffisent amplement. De plus je n'ai pas trouvé ce que je cherchais : des boules en verre. 

Nous avons ramené de quoi agrémenter nos repas des fêtes avec du vin du village à côté de Kaysersberg. 
L'ambiance était festive, les enfants avaient tous des yeux qui brillaient et les grands étaient sous le charme. Un vrai moment de bonheur, de ceux qu'on garde bien au chaud pour les moments moins agréables.

Lundi le retour fut rapide, mais à partir de Lyon nous avons admiré les sommets enneigés des Alpes. Il y avait même de la neige sur le sommet du mont Ventoux. 

Encore mille mercis à ma frangine et à son bonhomme pour nous avoir accueillis et supportés durant ce week-end. 

A refaire au printemps avec le marchés de Pâques et leurs cortèges de lapins et d’œufs.

dimanche 15 novembre 2015

LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE

Sur les frontispices de nos mairies et sur l’Église de mon village sont écrits ces trois mots qui ont une signification profonde pour nous, habitants d'un monde libre, où la démocratie, la pensée et les écrits, même subversifs, ont le droit de cité. 
Mais ce qui est arrivé à Paris vendredi, soir, la semaine dernière à Beyrouth et il y a 15 jours en Égypte et en janvier encore à Paris n'a rien a voir avec notre conception de la vie en commun.
Rien, absolument rien ne justifie une telle violence, une telle vague meurtrière. 
Ils se disent respecter des écrits religieux, mais j'aimerais bien connaître les textes auxquels ils font référence, car dans tous nos écrits, que les trois grandes religions monothéistes se partagent, une des valeurs est :

TU NE TUERAS POINT

Et alors ??? 
Abattre froidement des personnes qui passent du bon temps, qui voyagent, qui vont faire leurs courses, est-ce cela respecter les sacro-saint écrits ? 
Non je ne pense pas.

Moi qui suis férue d'histoire j'ai l'impression de relire des épopées des peuples barbares qui avaient envahi les territoires romains, juste parce qu'ils étaient riches et prospères et qu'ils massacraient les habitants parce qu'ils n'admiraient pas les mêmes dieux. 
Est-ce que vraiment l'être humain est assez bête, ou cupide, pour reproduire de façon cyclique toutes la barbaries possibles et imaginables ?
N' y a-il aucune évolution dans la culture pour ne pas reproduire les même gestes ?
Est-ce qu'il faut se dire que l'histoire se répète indéfiniment avec ce genre d'actes et qu'ils n'appartient toujours pas au passé ?
J'avais écrit un article suite au massacre de Charlie et je n'ai pas l'intention de le refaire, mais notre mobilisation de l'époque ne doit pas être vaine et on devra de nouveau lever la tête. 
Malheureusement je sais pertinemment que ce ne sera pas la dernière fois que je relèverais la tête après l'avoir baissée par respect des morts.
J'ai juste l'intention de relever la tête à chaque fois, car les valeurs qui m'ont été inculquée ne sont non seulement les trois cités plus haut mais aussi ceux de TOLÉRANCE,  RESPECT, AMOUR.


mercredi 11 novembre 2015

En vrac !


 
De gauche à droite : jasmin, derrière un des merisiers et plus haut encore un merisier, ensuite l'escalonia, au-dessus un laurier tin et entre les deux  un céanothe. Au fond le noisetier tortueux. Et voilà le coin du jardin le plus à l'Est habillé


Eh ben , cela va faire deux mois que je n'ai plus écrit. Il faut que je batte ma coulpe car entre le temps passé au jardin , où je m'éclate il est vrai bien plus que derrière l'écran, et le boulot qui a pris une ampleur non attendue, je me trouve avec des journées quelque peu débordées.

Mais bon voici donc les dernières news.

J'ai terminé, du moins officiellement et sauf livraison non attendu de plantes, mes trous de plantations pour cette année. J'ai été particulièrement gâtée par tous.

J'ai reçu des lauriers roses : 4 en tout, 1 de ma copine Maryse et 3 de la pousse jardinière et de sa marcotte. D'ailleurs ils m'ont aussi offert un arbre : lire ci-dessous.

les nouveaux sont en deuxième ligne, vers le milieu de la photo



Autre arrivage : 1 lagerstroemia de ma sœur et un autre de la part de Joaquim et Marie-Hélène, merci à vous, ils ont trouvé leur place dans la future contre-allée.

Celui de ma sœur est juste en premier et l'autre je lui ai coupé un côté (oui, oui je m'inscris sans faute dans un cours de prises de vue, promis)


Ensuite Nathalie et Cathy m'ont respectivement gâtée avec un Escalonia et un Jasmin à fleurs jaunes. Ils se sont trouvés une place à côté du Noisetier et devant les 4 Merisiers que j'ai arrachés dans ma plate-bande entre les rosiers et les pivoines. Voir la première photo de l'article où tout ce petit monde se retrouve.

Avec Jules nous nous sommes aussi lancées, entre deux averses, dans la peinture de nos volets et il a fabriqué le dernier volet manquant, celui de la porte-fenêtre de la cuisine. Enfin tout est mis et positionné.
La chambre d'hôte est elle aussi terminée, voici des photos de l'intérieur.





Le petit muret contre la citerne avance aussi, il a fait un bond en avant mais, et c'est là mon grand handicap de cette année, je me suis fait deux tendinites : une au genou et l'autre (je vais faire exploser de rire toute la blogosphère) à la fesse. Le pourquoi de cette dernière ? Eh ben je suis comme la tour de Pise je penche d'un côté et la faculté ne sait pas pourquoi. Mais cette année ma carcasse a décidé que la tangente n'était pas assez importante et en a rajouté presque 1 cm à l'inclinaison. Donc tout tire sur le côté qui ne s'est pas affaissé. Résultat désastreux car je mets de nouveau le double du temps à cause des douleurs qui se réveillent au bout d'un temps assez bref. Mais que dire que sinon que je finirais par tomber du côté où je penche et que le nombre des années n'arrange pas la chose. J'en ris mais le kiné est moins enthousiaste de me voir toutes les semaines sur sa table et les ondes de choc sont douloureuses comme pas permis, mais améliorent tout de même lentement mon ressenti.



Côté jardin potager, vous pensez bien que les tomates, aubergine et poivrons ont trouvé de la place au congélateur sous toutes les formes possibles et les pieds sont allés enrichir le compost, d'ailleurs les feuilles des arbres aussi, sauf ceux du marronnier. Ce dernier a été envahi cette année par la mineuse à un tel point que son compagnon plus jeune en est mort. Du coup les feuilles ont été ramassées pour la plus grande partie et brûlés. J'espère que quelques années de ce traitement et la mineuse (qui hiberne dans le sol au fur et à mesure que les feuilles se décomposent) sera moins présente. Les rosiers donnent encore quelques fleurs tout comme les gaillardes qui vont continuer jusqu'au gelées vraiment importantes.

 
Les petits-pois sous abri des oiseaux Va falloir que je les butte dès qu'ils mesureront 10 cm (pour les protéger du froid et leur faire faire davantage de racines)


Nous avons eus quelque petites gelées le matin mais rien de significatif et depuis presque trois semaines nous profitons d'un été de la saint Martin exceptionnel.
Pour la nature c'est moins joyeux car les bourgeons du printemps prennent de l'avance et le bois des vignes mères ne mûrit point.
Ces dernières vont donner des sarments de 6 à 10 mètres de long, cueillis entre fin novembre et mars et ensuite ils serviront de base pour fabriquer de nouveaux plants. Les femmes les taillent à des longueurs comprises entre 0.80 m et 1.20 m. Ensuite ils seront livrés par bottes aux pépiniéristes qui les grefferont sur des sarments américains (pour préserver les ceps de vignes du phylloxéra). On a donc tous les ceps de vigne en deux fois, dans le sol de l'américain et au-dessus nos cépages bien connus : syrah, cinsault, grenache, merlot et j'en passe.  Mais pour pouvoir couper ces longs sarments il faut qu'il fasse froid depuis au moins 10 jours. Le réchauffement climatique est là aussi, et ce n'est pas bon. 
Chaque année on coupe plus tard dans l'hiver. Il y a 30 ans on les taillait début novembre, aujourd'hui c'est presque début décembre. 
Toute la région travaillait l'hiver pour les plants de vigne, mais non seulement les plants disparaissent mais aussi un savoir-faire et des emplois. De plus en plus les plants viennent des pays de l'ancien bloc soviétique, avec un suivi sanitaire moins pointu...


Pour terminer : la suite de mes arbres "bien de chez moi".
Bon je vais vous présenter un arbre endémique du pourtour méditerranéen et que pousse jardinière et sa marcotte m'ont offert cet été pour mon anniversaire.




Le voilà cette boôôtée d'Acer



Il s'agît tout simplement de l’Érable de Montpellier ou Acer Monspessulanum. C'est un arbre dont je rêvais il y a déjà longtemps mais difficile à trouver chez les pépiniéristes.  

En général ils en ont un ou deux exemplaires. Il est très bien adapté à notre climat et il arrive sans problème à pousser sur de la roche-mère calcaire. Que demander de plus. 

Il supporte la sécheresse et les terrains en friche et pauvres. 
Il ne pousse pas bien haut : 5 mètres dans la nature et 10 mètres maxi s'il est cultivé.
Pas d'âge à lui donner, ce qui me fait écrire qu'il m'enterrera joyeusement.
Ses feuilles sont trilobées et le must c'est en automne , elles virent dans des teintes rouge/orangé. C'est d'ailleurs ainsi qu'on le repère à côté des chênes verts avec lesquels il aime bien partager son habitat. Sur Wikipédia ils précisent qu'on peut le trouver jusqu'en Lorraine et en Vendée, à vous tous qui habitez ces contrées de nous dire si effectivement vous en avez déjà vus. 
Ici dans ma garrigue il pousse de façon sauvage et discrète. Je suis donc ravie de mon cadeau surtout que pousse jardinière à poussé l'obligeance jusqu'au bout et me l'a planté !

Et voilà les feuilles si particulières. Il est encore arrosé car il fait trop chaud et les pluies sont assez distantes.







32 ans entre les deux photos... celle de dessous est la plus ancienne, ai-je besoin de le préciser? Elles ont été prises du même endroit.












dimanche 13 septembre 2015

TP de rentrée

Ben oui, il n'y a pas que les enfants qui ont fait la rentrée.
La jardinière de la garrigue a fait sa rentrée itou, d'autant plus que le dernier dimanche du mois d'août fut arrosé copieusement dans mon petit coin, et cette pluie providentielle a permis de réhydrater la terre et donc de reprendre le travaux de plantations, tout comme ceux de de nettoyage et de remise pour quelques jours les tuyaux d'arrosages.
 
Un de mes petits rosiers qui "remontent" grâce à la pluie et au désherbage, manque juste le fumier, mais ça c'est pour plus tard
Depuis hier nous sommes de nouveaux en vigilance orange pluie, orages et du coup crue, ce qui me cloue à l'intérieur, il a trop plu pour que j'aille faire quoi que ce soit au jardin ce matin (il est tombé plus de 500 mm de pluie hier, mon pluviomètre a débordé et la petite mare a elle aussi joué aux trop-plein ).

 
Cita va pouvoir se régaler à aller nager, elle adore l'eau !



Mais à chaque malheur il y a un revers de la médaille et si je ne peux rien faire à l'extérieur, me voici devant mon écran... et vous avez des news toutes fraîches.

J' ai été outrageusement gâtée par tout le monde cet été en plantes : 1 laurier rose rouge de ma copines Maryse, 3 lauriers roses (un rouge, un rose et un blanc) de ma pousse jardinière et de sa marcotte, ainsi que d'un érable de Montpellier que pousse jardinière c'est empressé de planter, il est ainsi sur que l'arbre pousse droit et de plus planté dans les règles de l'art jardinier, à moi juste de l'arroser copieusement  et de l'admirer.

Voilà un petit aperçu de ce qu'il faut que j'aille planter, à l'arrière plan les lauriers roses de pousse, en pot jaune mon noisetier et en vert le lagerstroemia de la frangine et en noir le laurier rose de ma copine. Le pot vert derrière le laurier rose ce sont des rejets d'églantiers qui doivent eux aussi trouver leur place....


Ma frangine préférée m'a descendue d'Alsace un lagerstroemia rose de toute beauté et je me suis offert un noisetier tord qui exige de prendre racine en pleine terre.
Me voici donc partie sur les travaux d'automne qui me bouffent prennent pas mal de mon temps, d'où mon absence renforcée sur la blogosphère. Mais je sais que vous me pardonnerez en regardant admirant mes travaux.



Les deux gloxinias "Kaiser Wilhelm" qui devaient être tous deux avec un coeur violet bordé de blanc, mais...


..... Ah les découvertes de la botanique me feront toujours craquer.


Au potager tout d'abord, je dois avouer que j'ai un faible pour cet endroit du jardin.


ma nouvelle safranière ce matin après la pluie diluvienne de hier et la visite des sangliers, sic !

J'avais arraché une partie de mes bulbes à safran ce printemps et j'ai terminé la semaine dernière donc pour le reste. Mais la remise en place d'une nouvelle safranière ne fût pas de tout repos. Il a d'abord fallu retourner la terre, apporter de mon compost , tirer des ficelles, faire les sillons à la profondeur adéquate, planter , je ne les ai pas comptés (mais ils sont à 10 cm l'un de l'autre et à 5 cm de profondeur), sur 6 mètre de long.... à vos calculettes.
Bref, ce fût une partie de plaisir, j'espère seulement que l'intrusion des sangliers m'en ont laissé quelques uns. En effet ces sales bêtes ont trouvé le moyen de s'y faufiler en dehors des heures de mise en route de la clôture électrique (de la tombée du jour au lever du soleil !). Du coup si on s'aventure depuis, elle est en marche 24/24 heures...

 
les salades seront-elles prêtes pour fin septembre ? On verra bien.

Bizarrement ils ne se sont pas attaqués au reste du potager, les salades repiquées ont échappé à leurs dents tout comme les côtes de blettes, dont je sais tout de même qu'ils sont friands. Enfin bizarrerie des plantations : je me retrouve avec une belle de nuit dans le potager, cet hiver elle va migrer du côté de la maison : mes plates bandes potagères ne sont pas pour elle.

 
Ce sont le résultat de mes semis de tagètes nématocides, pas mal cette année puis qu'elles montent à 1 mètre et tiennent compagnie aux tomates





a gauche de la serre

Les semis sont bien repartis : voici mes lavandes au premier plan, ensuite des plantules dont j'ai perdu l'étiquette (zut, comme jardinière on fait mieux !) ;les roses trémières, dont j'ai tenté pour la première année le semis; et mes giroflée ravenelles dont j'aime beaucoup les petites fleurettes. Les roses trémières ont déjà été transplantées pour certaines, au fond de la plate bande des pivoines, pour donner de al verticalité ainsi que de la fleur tout l'été. Le reste sera pour ma nouvelle plate-bande en "montage".

 
en face
de l'autre côté je m'essaye dans le semis de salade (barquettes du bas). On va voir si je réussis quelque chose.
Au-dessus il y des clarkias, et les pensées qui commencent tout juste à montrer leur nez. Là aussi ce sont des essais.

La chambre d'hôte est à droite de l'image, dans le renfoncement






Ma pépinière de jasmin d'hiver


Et voilà le résultat sur un coté




Au devant de la maison j'ai ENFIN commencé continuè ma bordure de jasmin d'hiver.
Comme nous allons louer la chambre d'amis en chambre d'hôte, ce qui me donnera surement peut être un petit peu de sous pour investir dans le jardin, je suis donc en train de finir et de peaufiner le devant de cette pièce. Elle a une entrée particulière, mais jusqu'à présent elle n'était pas du tout mise en valeur. Donc pour donner un aspect plus "privatif" j'ai continué ma bordure, d'ailleurs je vais la continuer de l'autre côté aussi pour la descendre un maximum, et ceci afin d'éviter que les voitures se garent sous le marronnier qui n'apprécie que modérément. 
Je m'étais offert, lors des soldes, cette "portière" toute jolie où je vais faire grimper un rosier, lequel je ne sais pas encore exactement (j'hésite entre plusieurs) et sous la fenêtre de la chambre de pousse voyageuse je vais créer des bacs en palettes (merci à Karine et à son Grand Chef de blond66 pour l'idée). Pourquoi des bacs ? Eh ben le sol est plein de cailloux, et pas des moindres car autrefois, il y a fort longtemps, il y eut visiblement une pièce qui c'est effondré et les déblais sont restés. Mais si je creuse il me faut trop longtemps et ensuite je ne sais pas si les murs de la maison vont apprécier de se retrouver tout à coup sans soutien et je ne vais pas chercher à le savoir.


Les premières roses trémières au fond de la plate-bande




Un des rosiers en fleurs, va vraiment falloir que je recherche son nom, c'est une honte !!

Pour les fanas de bestioles : un phasme, il mesurait dans les 12 cm de long (sans antennes). Il était à côté de la piscine, fin juillet, donc lors des journées caniculaires. Nous n'en avions jamais vu de semblable. Bien entendu son petit nom nous ne le connaissons pas, sieur Google a été incapable et notre encyclopédie trop succincte.




mardi 28 juillet 2015

Quelques arbres : épisode deux

Lorsque les parents ont acheté le terrain du mas , c'était a peu près ça.....

Un vrai désert européen !



Et je n'exagère pas, le soleil tape, je bois de temps en temps de l'eau teintée mais je ne mens pas, la preuve en photo.

Pour le premier noël, nous nous sommes cotisés et avons offert à papa un arbre( il a 40 ans cette année, l'arbre, pas papa) :

Il va avoir un toilettage cet été, du moins dixit fiston


Le Pin pignon (Pinus pinea) qui parade devant le mas. 
Il a mis un temps fou pour pousser et comme à l'époque l'herbe et surtout la terre était rare, et je ne parle même pas de l'eau : c'est simple cette dernière denrée n'existait pas (nous avons eu notre forage en 2003 !) il a mis du temps à démarrer. Donc, dans un pays de Pagnol on se serait cru chez Manon des Sources. 

Au début on habitait au village on amenait tout ici, pour les lapins : un élevage de 100 mères lapines, 1.5 hectares de fraisiers... je vous laisse deviner que pour l'arbre il ne restait pas toujours grand'chose. Il a été arrosé avec parcimonie et même parfois avec l'eau du caillé des fromages de chèvre, c'est dire.
Enfin, il a fini par grandir tranquillement. Pour l'instant ce n'est qu'une jeunesse, lui aussi, car il a encore son port sphérique, il terminera en pin parasol dans quelques décennies. Pour l'instant nous en sommes loin, il est toujours en boule... surtout que lui aussi il me survivra, les 250 ans ne lui font pas peur, à condition qu'un imbécile n'y mette pas le feu...
Il culminera vers les 20 mètres à la fin de sa croissance. D'après certains il ne survit pas sous - 15°C, mais bon c'est une question d'âge de l'arbre je suppose.

Grâce à cet arbre nous avons eu tout de même un léger amendement du sol à ses pieds, avec la perte de ses aiguilles il se forme un tapis qui acidifie quelque peu le terrain calcaire, je ne pourrais jamais planter des rhododendron, mais bon... il y a d'autres plantes qui aiment un sol un petit moins alcalin. J'ai même lu qu'il n'aimait pas les sols calcaires, hi, hi, il  démontre que c'est faux.
Les pignes sont ramassées, avant que j'ai le temps de dire ouf, par des écureuils qui s'en régalent. Les pignes peuvent très bien servir en cuisine, d'ailleurs dans la cuisine méditerranéenne le pignon revient assez souvent, à la place des noisettes. Mais dans nos contrées elles n'arrivent à maturité que tous les 3 ans, je dirais plutôt les années chaudes (ou tièdes pour nos considérations).
Ah oui, j'oubliais, c'est un arbre pionnier, il s'installe dans les premiers sur un terrain inculte et il prépare l'arrivée d'arbres qui ont besoin d'un premier couvert forestier pas trop dense pour prospérer.
Dans les Landes il est cultivé sur maintes hectares, ce qui ne se pratique pas sur le bassin méditerranéen où on le retrouve sous forme de pinèdes sauvages ou alors toujours dans les jardins juste autour des mas.
En 2003, annus  horribilis pour mon jardin, il a fait la tête et perdu sur certaines branches une partie de ses aiguilles. Mais à l'époque nous avons enregistré 54°C a 30 cm du sol.... (no comment) et s'en est suivi une perte faramineuse d'arbres et arbustes sauvages.
Par contre depuis, nous avons constaté une génération spontané de pins dans tous les coins du terrain, en tout ils sont une bonne trentaine. Ils ont donc 12 ans cette année. 
En voici un : tenu sans arrosage, sans engrais, je le contemple et c'est vraiment tout ce que je fais.
La relève, faut pas être pressé...



Les botanistes vous diront que c'est normal, après un feu de garrigue, ce sont les premiers arbres qui se réinstallent, leurs graines ont besoin d'une très grande chaleur pour germer : un bien qui sort d'une catastrophe, la nature est géniale.

En dehors du feu il a un autre ennemi, héréditaire lui aussi, c'est la chenille processionnaire. Elle forme des cocons avec des milliers de chenilles à l'intérieur et la nuit elles sortent de leur cocon pour dévorer les aiguilles. Elles peuvent tuer les arbres en une saison. 
Il existe un produit toxique pour ces bestioles mais n'est utilisé qu'à titre exceptionnel et que par des agents de l'ONF.
Le seul moyen de lutte des particuliers c'est de couper la branche et de la brûler. Attention cependant, car les cocons et les chenilles sont particulièrement urticantes et il vaut mieux être bien équipé ou alors laisser faire des professionnels qui en ont l'habitude. Bon, ces satanées bestioles ne reviennent toutefois que tous les sept ans environ, par vagues, et la dernière date d'il y a 4 ans dans mon petit coin. Actuellement on déverse du Bacilius Thuringiensis par les airs lorsque des arbres d'alignement sont touchés. 
On le retrouve d'ailleurs sous forme d'arbre d'ornement le long des voies communales et des lotissements.
Son bois est utilisé sous forme de lambris ou de lames de parquet, il existe même un label "pin des landes". On extrait aussi sa sève par des incisions dans les troncs.
Et on fabrique l'essence de térébenthine avec leurs aiguilles. Essence de térébenthine qui mélangée à 50/50 avec de l'huile de lin permet de nourrir nos équipements de jardin en bois.




Le deux formes de cyprès, l'un à côté de l'autre



Autre arbre que vous retrouvez une fois passé Valence, c'est le Cyprès de Provence (Cupressus sempervirens).

C'est un conifère mais sans aiguilles, il sort tout droit d'un temps révolu, il existe depuis l’ère tertiaire, il fait donc partie des fossiles. Ses "feuilles" qui n'en sont pas et pourtant, puisque ce ne sont pas non plus des aiguilles, son mode de reproduction, le fruit  (les cônes)... bon je m'arrête là pour le cours de botanique. 

Ici dans le midi on le plante côté nord des maison, afin de s’abriter un tant soit peu du mistral, ou alors tout simplement pas loin de la maison. 

Autrefois quand une fille naissait on en plantait un certain nombre : lorsqu'elle se mariait les cyprès étaient abattus, pour que les troncs servent à la charpente de sa demeure. D'ailleurs le bois de cyprès est connu pour son imputrescibilité. Les portes d'entrée de Saint Pierre à Rome étaient faits en cyprès (elles ont duré environ 1200 ans). On dit que de même la porte du Temple de Salomon à Jérusalem (mais vérité ou anecdote ?) était en cyprès.  En tout cas le cyprès pousse relativement vite pour une longévité assez conséquente : il atteint ses 20-25 mètres de hauteur en 30-40 ans environ pour, si on le lui permet, l'âge vénérable d'environ 500 ans. Lui aussi.

En général, vous vous le représentez en forme de chandelle, mais le plus souvent Monsieur a une forme pyramidale. La forme en chandelle est sélectionnée par les pépiniéristes car c'est elle qui est demandée par les amateurs. Dans la nature la forme pyramidale est la plus représentée. Comme vous pouvez le voir, chez moi la majorité,  est en pyramide.

Il supporte notre climat et ne soufre pas de la sécheresse, je dirais une fois bien installé, comme tous les végétaux. En tout cas les températures négatives ne lui font pas peur, à condition qu'elles ne durent pas trop longtemps. Les rares fois où l'hiver en a décimè ce fut en 1956 et en 1985 : des gelées à -15°C, -20°C et durant des semaines pour le premier épisode et deux semaines pour le second. Et encore les dégâts ne furent pas uniformes sur tous les arbres : ce sont les plus jeunes qui n'ont pas survécu.

On en plante aussi dans les cimetières, leurs racines pivotantes enfonçant n’abîment pas les tombes et comme c'est un arbre frugal il s'adapte aussi aux sols pauvres et caillouteux, ce qui ne manque pas dans le midi. 
Dans les Cévennes on en voit au fond des champs, pas loin des mas, ou des hameaux : en général ils indiquent le cimetière familial des protestants puisque ces derniers n'ont pas pu être inhumés dans les cimetières officiels durant des siècles. Ils étaient donc enterrés sur leur propre lopin de terre. Ce sont des endroits que tout autochtone respecte et beaucoup font un signe de la croix, voir une courte prière lorsqu'ils passent auprès d'un tel arbre. A leur pied il y a rarement plus d'une pierre, sans nom ni signes distinctif, il faut donc le savoir. De  très rares fois il y a une maisonnette en pierre : c'est le tombeau familial avec un cyprès à côté, ça c'est pour les gens ayant de l'argent et comme les Cévennes n'étaient pas réputés riches, vous n'en trouverez pas souvent. Ces cimetières familiaux ont toujours le droit d'être utilisés et le sont par les descendants des parpaillots.

Vous pouvez le planter en isolé, par deux ou faire une allée comme certains mas du côte d'Aix-en -Provence qui se prennent pour une villa en Toscane. Tout lui convient. Même la plantation très près de la maison.

Il ne craint pas grand'chose mais a ses parasites comme nous tous : des pucerons, des cochenilles, des scolytes qui peuvent anéantir un jeune arbre, des acariens et surtout le chancre contre lequel il n'y a pas grand'chose à faire sinon couper les branches et si tout est atteint l'arbre en entier.

Je me permets de rappeler ici que si dans votre jardin vous avez un végétal qui, une fois le diagnostic posé, souffre de maladies virulentes vous êtes tenu de le signaler à votre mairie et aux services départementaux de protection des végétaux. Je pense notamment aux maladies des chancres, les maladies des palmiers avec leur papillon et autres dépérissements brutaux. Il s'agît de protéger votre propre jardin de la dissémination de la maladie en question et aussi les jardins des environs. 
Bien entendu ce genre de végétaux n’atterrit pas sur le compost mais est brûlé sur place avec toutes les précautions, surtout la désinfection totale des outils ou de la tronçonneuse (il faudra la démonter entièrement pour la désinfecter partout !). 


Aujourd'hui le cyprès  est presque exclusivement utilisé pour donner un petit air du midi au jardin. Mais autrefois il fut utilisé aussi pour la construction navale car il est peu sensible aux champignons, mollusques et surtout termites. Les civilisations anciennes, égyptiens, grecs, romains l'utilisaient pour les bateaux, les portes, les charpentes, la menuiserie, l'ébénisterie. Actuellement des apiculteurs provençaux font fabriquer des palettes en cyprès sur les quelles ils posent les ruches. Certaines guitares de flamenco sont faites en bois de cyprès, elles ont un son magique.

Nos anciens, en dehors de fabriquer un tas de chose avec le bois utilisaient le cyprès aussi comme médicament. On sait aujourd'hui que les "noix de cyprès" sont un grand remède naturel du système veineux, et notamment pour soigner les poussées hémorroïdaires. L'huile essentielle , mélangée à d'autres huiles essentielles est presque une panacée : elle soigne la coqueluche, la sinusite, la bronchite et trachéite, elle aide à la ménopause, apaise les règles douloureuses et j'en passe des fatigues nerveuses. Mais attention, elle est a utiliser avec précaution car elle est très puissante et pas sans avis de spécialistes.

Cet été, quatre de nos cyprès vont vivre leur dernière heure : deux parce qu'ils poussent à travers la ligne électrique et que nous sommes tenus de les abattre. Un est malade et le dernier pour garder une certaine  harmonie, une fois les autres abattus. 
Mais comme tout, ce n'est pas la fin mais une nouvelle étape car leur disparition va me donner davantage de lumière sur deux plates bandes.




P.S.Petite nouvelles du potager : 
les oignons et aulx sont rentrés, avec 3 semaines d'avance. 
Les framboisiers et fraisiers continuent de me régaler en petits fruits. 
Mes courgettes d'Alger, (couleur vert très clair) sont superbes, c'est une variété qui supporte bien le sécheresse et vu les températures de cette année... D'ailleurs j'en ai semé et plantés d'autres qui prendront le relève. 
Les aubergines ne sont pas en reste, tout comme les poivrons. 
Les seuls qui font la tête sont les haricots et même eux continuent de me donner quelques uns pour mettre dans la salade. Ils ont été dévastés hier par un lièvre, tondus à ras serait plus juste, pas d’inondations de haricots donc.
Les tomates prospèrent mais la chaleur leur donne un coup d'arrêt ce qui fait qu'elles rougissent moins vite, et oui, même elles font la sieste. 
J'avais planté du basilic à l'abri des plants de tomates eux prospèrent avec les tagètes nématocides. 
Les raisins sont aussi de la partie et j'espère avoir du raisin de table pour mi-août.
Par contre les pommes sont tombées en nombre, dégâts dus à la sécheresse. 
Les jeunes amandiers  sauvages ont du mal malgré un arrosage par semaine. 
L'herbe est plus que brûlée, la terre est à beaucoup d'endroits presque de la poussière, on se croirait en bordure du désert, d'ailleurs le vent et la chaleur viennent du Sahara.
Je vais finir par faire la danse de la pluie, depuis deux mois pas une goutte. 
Tout souffre : les buis sont marrons et les thyms on dirait qu'ils ont séché sur pied. 
La seule touffe verte est la sarriette, d'ailleurs il est temps que j'en coupe, et que j'en sèche de mon herbe à fayots : en mettant un brin dans vos haricots et autres fayots vous les digérerez mieux.








lundi 29 juin 2015

Quelques arbres

Comme le jardin est en sommeil-sieste pour cause de canicule persistante + 42° C à 15 h 00 de l'après-midi... je vais vous montrer quelques arbres emblématiques de ma contrée.

Tout d'abord l'arbre totem des Volques Arécomiques, un des nombreux peuples gaulois (celtes serait plus exact) qui habitaient dans la région des plateaux qui partaient de Nîmes vers les Cévennes. J'ai donc nommé le Micocoulier (Celtis australis)

Il mesure 3 mètres pour 15 ans d'âge, il y a n'a un autre derrière lui qui est nettement plus petit, pourquoi ? mystère


Un arbre qu'on connaît assez mal ces dernières décennies dans le midi pour cause de : "non vintage". 
En effet , c'est un arbre endémique, qui ne paye pas de mine, il n'a pas de prédateur (du moins pour l'instant), il est adapté à notre climat un peu bizarre : été caniculaires, hivers froids avec vent et des pluies selon l'humeur du ciel.... enfin bref LE arbre idéal , mais point exotique, et parfois cette dernière condition est rédhibitoire. 
Pourtant longtemps nos anciens, ceux du XIXème et début du XXè l'ont planté comme arbre dans les allées et le long des routes, pour remplacer le platane. Il supporte aussi la pollution sans que cela le perturbe dans sa vie, la seule difficulté et elle est de taille, sa croissance assez lente au début. Vous le trouverez à Arles sur la promenade des Lices , à Nîmes idem, tout comme dans certaines rues de Montpellier. Comme sur le devant des mas pour l'ombre, qu'ils dispensent facilement.

Il peut atteindre 15-25 mètres de hauteur, les feuilles sont caduques d'un vert sombre en forme de feuilles lancéolée. Il faut choisir le lieux de plantation avec prudence car il peut vivre jusqu'à 500 ans selon la littérature.

Et puis vous le trouvez à Sauve sous forme de cépées. Je vous avais déjà parlé du "Conservatoire de la fourche à Sauve"  <   http://fourchedesauve.free.fr      >  et de ces merveilles. 
Mais en dehors des fourches et autres râteaux, on se servait aussi de son bois pour les manches des outils, notamment de ceux des carriers. Le bois a des fibres assez longues mais serrées ce qui le rend idéal pour la confection de manches, il se tord, a du ressort, et casse difficilement. Comme il supporte la vapeur et donc par là même la chaleur + eau c'est le bois idyllique pour être utilisé dans des conditions extrêmes. Tout comme des rameaux fins on fabriquait des cravaches en le tressant.
Leur écorce peut aussi servir de teinture : couleur jaune.
Pendant les deux dernières guerres on se servait des ses fruits (des micocoules, petites baies noires à maturité) comme ersatz de café, une fois torréfiées, autrefois on en faisait aussi une liqueur (a base de vin blanc).
Et je passe du fait que les feuilles donnaient une litière aux animaux.
Pour ma part j'en ai planté quelques uns, les autres sont dus à l'aide jardinières des oiseaux qui raffolent des fruits et qui les dispersent de partout.


Mes micocouliers commencent, au bout de 15 ans, a avoir enfin à un développement correct mais comme ils vivent vieux, ils ont tout leur temps pour atteindre leur taille respectable, et moi le temps de les admirer car je trouve que ces arbres ont "du chien".



Autre arbre emblématique de ma région : c'est le Murier à mures ou Murier à feuilles de platane  (Morus Bombycis). Non seulement cet arbre nous donne de l'ombre, dans notre région où on recherche systématiquement à nous mettre à l'abri de la canicule l'été... et pas que pour déguster l'eau anisée ou le petit rosé de tonton.


Un des deux muriers, devant la maison bien entendu


Mais cet arbre a surtout servi à nourrir les magnans c'est-à-dire les vers à soie (ou bombyx mori). C'était une économie de femme, au XIXè se sont elles qui éduquent (eh oui on dit ainsi pour élever les vers à soie) les vers, ce sont elles qui les portent, littéralement, de l’œuf au cocon et ensuite qui transforment les cocons en fil à soie très précieux pour les soyeux de Lyon.

D'ailleurs ce sont ces derniers qui ont initié cette culture en Cévennes et sur ses contreforts. Ils apportaient en février aux femmes des sachets dans lesquels il y avait les précieux œufs, ces dernières attachaient les sachets sur des ceintures sous leurs jupes (il fait chaud et l'hydrométrie est constante et parfaite pour que les œufs éclosent... sic). Une fois les minuscules vers sortis on les gardait au chaud sur le potager (lieu humide dans la cuisine) dans un panier et on les nourrissait avec les premiers bourgeons des muriers à peine éclos. Au fur et à mesure que les feuilles grandissaient les vers aussi et vice-versa. Vers les mois de juillet - août les vers étaient de grosses larves bien dodues et à ce moment là on allait en garrigue cueillir des branches de genêts-scorpion (une saleté qui pique) sur lesquels les larves grimpaient pour faire le magnan autrement dit le cocon. Une fois ce dernier bien fait on ramassait les branches et on les plongeait dans des marmites d'eau bouillante  sauf quelques uns qu'on laisse éclore pour les œufs de l'an prochain. On était bien obligé de les ébouillanter pour garder le cocon intact et après une nouvelle plongée dans l'eau bouillante, qui permettait d'ôter la "colle" on dévidait le fil. Tout ceci était une affaire de femme. Dans les greniers des maisons cévenoles on a aménagé des magnaneries qui servaient à chaque famille d'arrondir leurs fin de mois. C'était un complément de revenu assez appréciable, surtout que les travaux se déroulaient à un moment de l'année où la vigne laissait quelque répit.

Pour donner les feuilles aux vers on coupait les branches neuves de l'année et on effeuillait  ces dernières. 
Les vers étaient sur des "claies" ( ce sont des étagères assez larges, faites en roseaux) et sur lesquelles on posait une couche de feuille par jour au début, pour terminer par deux voire tout à la fin, par trois couches par jour. 
Il reste encore de très vieux muriers qui ressemblent à des arbres trognes et qui ont subi cette coupe.

Afin de s'épargner des aller-retours fréquents on plantait donc les muriers devant les mas des paysans, ou même devant les cabanons et autres mazets. 
C'est encore aujourd'hui une tradition, le descendant de paysans mettra plutôt un murier devant sa terrasse plutôt qu'un arbre "exotique". Et chaque automne on lui coupe les branches de l'année en forme de table pour en faire un parasol végétal. On a perdu souvent le pourquoi du geste mais le geste reste...

Pour revenir à des considération plus terre à terre , les muriers, à condition qu'on les laisse aller à leur envie naturelle "montent" à 8 mètres de hauteur, ils supportent la sécheresse, le gel et les coupes des apprentis élagueurs sans problème.
Le tronc peut se creuser, sans que cela affecte l'arbre dans sa vie (ne pas mettre de ciment ou autres cochonneries dans les creux svp, c'est cette déplorable habitude qui fait mourir l'arbre). 
Le seul hic ici aussi c'est la longévité de la chose en question : 500 ans...
Ils ont des fruits, des mures, qui sont bonnes à manger, et qui sont à déguster au mois de juin, même si elles ne seront sans doute jamais sur une carte de grand-chef. Autrefois on en fabriquait une confiture, peu sucrée car en effet ils en contiennent fort peu. Les drupes, peuvent être de deux couleur : blanche ou violette, ces dernières sont, à mon goût plus gouteuses. 
Chez nous ce sont les chiens qui en raffolent, tout comme les oiseaux. Inconvénient majeur, et il faut le savoir, les mures tachent les sols, donc si on veut planter des muriers il existe aujourd'hui des variétés sans fruits.

Bon la science c'est comme la confiture et pour ce soir je vous en ai fait assez avaler.
Sur ce je vous souhaite bonne lecture et à une prochaine suite.